Un jour une grenouille barbotait à son aise
Eclaboussant les rêves de badauds étourdis
Trempant ses pieds palmés nonchalente dans la glaise
Et croassant bêtement l’air un peu ahuri
Roseau pourquoi donc ploies tu toujours ainsi
Tu ressembles à un vieux qui aurait une sciatique
Regarde moi vieillard moi qui suis si jolie
Tu es bien trop fragile c’est bien là qu’est le hic
Le roseau impassible répondit simplement
Qu’il y a des apparences qui agissent en trompe l’œil
Et contre toute attente résista au vent
Qui souffla ce soir là agitant branches et feuilles
La grenouille bien sûr n’avait pas peur du vent
Et elle n’eut que faire de voir le roseau
Ployer sans jamais fendre son corps résistant
Mais ce soir là pourtant faillit y jouer sa peau
Comment me direz vous périt l’infortunée
Et bien le vent furieux d’une telle impertinence
Cassa une branche fébrile d’un puissant marronnier
Transformant le rondeau en arme de toute violence
Car c’est bien assomée par ladit bout de bois
Que notre chère grenouille manqua de périr
Mais le rondeau dit on ploie mais ne se rompt pas
Et se contorsionna pour celle-ci secourir
Rien ne sert de paraitre au monde invincible
Il n’est d’héros que par l’homme inventés
Nul honte à avouer que l’on est perfectible
Et avouer ses faiblesses est une force à dire vrai